Author/Authors :
Bulu, Léon Tsambu Université de Kinshasa - Faculté des Sciences sociales, administrativeset politiques, Centre d’études politiques, Congo
Abstract :
Il y a une dichotomie spatiale et sociale entre les artistes et leurs publics. La scène se conçoit comme un oekoumène mystifié, sacré, une citadelle séparée du public par une zone neutre. Considérant la scène musicale comme un des lieux constitutifs de l’espace public invisible, cette étude se propose de comprendre et d’expliquer les pratiques de concerts congolaises en général, et en particulier les comportements du public qui, loin de jouer le rôle passif de simples auditeurs-applaudisseurs, est à son tour producteur des performances symboliques. Ainsi au cours de spectacles, on peut le voir accéder à l’oekoumène scénique, soit pour congratuler la star ou les artistes, soit pour participer à la performance, soit encore pour sa propre quête de pouvoir symbolique, de reconnaissance sociale De ce point de vue, l’étude démontrera que, loin d’être une tour d’ivoire, l’estrade musicale congolaise reste un locus plus ou moins convivial et inclusif, réservant l’hospitalité au public au point d’amenuiser le rapport de force inégal (dominant-dominé) sous-jacent de la scène moderne. Mais audelà de ces comportements stratégiques des artistes et du public, l’étude parlera également des violences qui ont pour champ cette même scène.