Author/Authors :
Abé, Claude Université Catholique d’Afrique Centrale - Faculté de Sciences Sociales et de Gestion, Cameroun
Title Of Article :
L’espace public au ras du sol en postcolonie : travail de l’imagination et interpellation du politique au Cameroun
شماره ركورد :
21906
Abstract :
La présente étude porte sur l’espace public tel qu’il se donne à voir au ras du sol en Afrique. À travers l’expérience du Cameroun sous le parti unique, elle montre comment le petit peuple capitalise l’imaginaire social et prend le détour du braconnage pour interpeller le politique. La thèse défendue ici c’est que l’observation des pratiques qui traversent la vie sociale au Cameroun monopartisan ne pourrait se limiter à la mobilisation de la seule catégorie de la sujétion sans s‘en trouver sérieusement appauvrie, parce que les acteurs sociaux qui évoluent en périphérie ne manquent pas d’initiatives. Et ce sont ces formes d’initiatives souvent négligées qui retiennent notre attention dans cette étude. Le regard se tourne particulièrement vers celles qui participent à la construction d’une parole publique débouchant sur la médiatisation critique de l’ordre établi. Nous entendons par parole publique ici, toute pratique, discursive ou non, dotée d’une fonction publique. Pour arriver à étudier les dites pratiques en termes de civilité critique, nous nous inspirons des travaux de M. Bakhtine et de la sociologie du quotidien de M. de Certeau. Ce qui retient alors l’attention du chercheur, c’est la découverte de la rationalité qui se déploie derrière les pratiques collectives quotidiennes des Camerounais. Ainsi orienté, le présent travail se donne pour objectif de débusquer l’interpellation politique à l’oeuvre dans les « arts de dire » et les « arts de faire » du petit peuple. Il s’agit de couvrir les diverses opérations quotidiennes qui ne s’avouent pas interpellatrices, mais qui n’en expriment pas moins l’idée que le peuple se fait de la gestion des affaires d’intérêt commun. Certaines recourent au « stock commun de connaissances disponibles », à l’imaginaire et d’autres à l’appropriation après transformation. Le travail comporte deux articulations. La première montre comment le petit peuple tire profit des histoires de vampires et des rumeurs pour dépeindre le régime politique en place et l’ordre social qu’il secrète. La seconde concerne les pratiques auxquelles le petit peuple a recours pour ruser avec le pouvoir en dédoublant ce qui lui est offert à la consommation d’un autre sens porteur d’interpellation de l’ordre établi.
From Page :
137
JournalTitle :
Africa Development
To Page :
173
Link To Document :
بازگشت