Author/Authors :
SAIDI BOROUJENI, Sara université allameh tabatabaïe, تهران, ايران , Dadvar, Elmira Université de Téhéran, ايران
Abstract :
Au XXe siècle, la traduction se transforme. On passe peu à peu de la langue au discours, au texte comme unité. On commence à découvrir l’oralité de la littérature, pas seulement au théâtre. Ce que les grands traducteurs savaient intuitivement, depuis toujours. On découvre qu’une traduction d’un texte littéraire doit faire ce que fait un texte littéraire, par sa prosodie, son rythme, sa signifiance, comme une des formes de l’individualisation, comme une forme-sujet. Ce qui déplace radicalement les préceptes de transparence et de fidélité de la théorie traditionnelle. Or, dans le cadre de cet article issu d’une thèse de doctorat intitulée Réception des Quatrains d’Omar Khayyâm en France (XIXe-XXIe siècles), nous nous sommes proposés de confronter les traductions d’un robâ’ï ou quatrain d’Omar Khayyâm – à défaut de pouvoir analyser la totalité des quatrains –dont la fréquence de traduction est considérable dans presque toutes les traductions en français des Quatrains. Entre Omar Khayyâm lu par un Français ou un Anglais du XXIe siècle, et le même Omar Khayyâm lu en français par Théophile Gautier, il n’y a pas de différence essentielle. Ni l’un ni l’autre ne sont Khayyâm. Dans les deux cas, il s’agit de traduire un système linguistique, idéologique et esthétique en termes intelligibles, afin d’entrer dans un univers étranger, voire étrange, et de communier avec lui. Toute littérature, donc, est interprétation, au sens musical du terme, et dans interprétation, il y a interprète. Elle traduit d’abord le réel, la vie, la nature, comme le font les autres arts, puis le public le traduit à son tour, indéfiniment. C’est pourquoi, parmi les innombrables formes de décalage entre une oeuvre et son lecteur, la littérature comparée s’attache à celle-ci. Cette démarche est donc constitutive de l’objectif constant des étudescomparatives et nous permet de mieux cerner l’enjeu de la traduction.
NaturalLanguageKeyword :
Traduction , Réception , Critique , Omar Khayyâm , Robâ’ï , Versification , Prose.