Abstract :
INTRODUCTION.- En Afrique noire, la gravité des urgences oculaires traumatiques (UOT) est majorée par un manque d’ophtalmologiste et un équipement chirurgical souvent inadapté voir même inexistant. Cette étude avait pour objectif de faire un état des lieux sur leur prise en charge au CHU de Brazzaville.. MÉTHODES. Il s’agit d’une étude rétrospective transversale sur 8 ans (janvier 2003-décembre 2010) réalisée dans le service d’ophtalmologie. Les dossiers retenus étaient ceux des patients vus pour un traumatisme oculaire pouvant compromettre le pronostic visuel et nécessitant un traitement chirurgical immédiat. Les dossiers des patients vus pour des traumatismes des structures annexes de l’oeil étaient exclus. L’échographie et/ou le scanner étaient réalisés dans les suspicions de corps étranger intra oculaire. Le type de lésion, le délai de consultation, le délai de la prise en charge chirurgicale, l’aspect clinique de l’oeil et l’acuité visuelle (AV) à 3 mois étaient analysés. ‘’The Birmingham Eye Trauma Terminology’’ a été utilisé. RÉSULTATS.-. La fréquence des UOT était de 1,8%. L’âge moyen était de 35 ± 4 ans. Les délais moyens de consultation et de prise en charge étaient respectivement de 35 ± 10 jours et de 74 ± 5,5 heures. Ces UOT étaient les suivantes : rupture cornéosclérale (63,2%), corps étranger ferrique vitréorétinien (16,8%), décollement de rétine (15%), trou maculaire (5%). A 3 mois 73,18% d’yeux ne percevaient pas la lumière, 19,2% avaient une AV oscillant entre perception lumineuse et décompte des doigts à 30 cm, pour 7,62% la meilleure AV ne dépassait pas 3/10. CONCLUSION.- La cécité liée aux traumatismes oculaires est élevée au CHU de Brazzaville. En cause, l’insuffisant en personnel qualifié et le manque de matériel chirurgical adapté. La formation et l’équipement des hôpitaux devraient être une priorité.